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Congrès 2012 de l’Opg « Le projet de Pac est dangereux pour la compétitivité des céréaliers français »

L’Organisation des producteurs de grains (Opg), qui organise son congrès jeudi 26 janvier 2012 à Dax dans les Landes, est très critique quant au projet de Pac 2014-2020 proposé par la Commission européenne. « Un projet dangereux », estime Nicolas Jaquet, le président des producteurs de grains de la Coordination rurale. Outre les questions budgétaires, le verdissement des aides et les outils de régulation, il revient sur les principaux sujets d’actualité, tels que le moratoire sur les Ogm, la loi Cov et la Tva sociale.

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Retrouvez ci-dessous l'interview téléphonique de Nicolas Jaquet, en cinq parties, sur les principaux points de la Pac et, plus loin, ses réponses aux différents sujets d'actualité.

https://www.dailymotion.com/video/
 

 


Nicolas Jaquet, président de l'Organisation des
producteurs de grains (© Terre-net Média)

Terre-net Média : Qu’attendez-vous de Nicolas Sarkozy en matière de Tva sociale? Quel taux préconisez-vous pour faire baisser les charges sociales patronales ?

Nicolas Jaquet
: « Nous sommes partisans de la Tva sociale depuis longtemps. En agriculture, où seulement 10 % des chefs d’exploitation sont employeurs de main-d’œuvre, il faudra que cette Tva puisse faire baisser aussi les charges sociales des agriculteurs qui n’emploient pas de salariés, de manière à ce que tout le monde retrouve de la compétitivité. Par ailleurs, un taux de 3 % serait ridicule et inefficace. Pour qu’elle produise ses effets, la Tva sociale doit être d’un taux au moins égal à 10 %. Si la transition entre les charges sociales et la Tva sociale se fait correctement, cette mesure, même avec un tel taux, n’engendrera pas une augmentation des prix. De plus, si les charges sociales diminuent sensiblement, la mesure incitera sans doute certains agriculteurs à embaucher demain alors qu’ils y ont jusqu’alors renoncé. »

Tnm : Vous avez une position « mesurée » sur le dossier des Ogm. Etes-vous favorable à un nouveau moratoire français interdisant la culture du maïs Mon810 ?

Nicolas Jaquet
: D’un point de vue économique, nous n’avons pas d’intérêt à produire cette culture car nous ne pourrions valoriser la récolte en France. Il faudrait l’exporter, notamment vers l’Espagne. Or, si, dans le même temps, il y a une bonne récolte en Amérique du Sud, nous ne serions pas compétitifs et serions obligé de brader cette production. Un maïs conventionnel serait alors mieux valorisé qu’un maïs Ogm. Nous ne nous opposons donc absolument pas à un moratoire sur ce maïs Mon 810.

Tnm : Quel est votre réaction par rapport à l’adoption, en décembre 2011, de la loi sur les certificats d’obtention végétale et à ses conséquences sur les semences de ferme ?

Nicolas Jaquet
: Ce sujet est très mal vécu par les agriculteurs. Nous sollicitons actuellement les députés pour exiger un nouveau vote de cette loi. Cette loi a été votée à une heure tardive et à main levée par une poignée de députés. C’est démocratiquement inadmissible. Au niveau des interprofessions qui décideront de mettre en place les Cvo, nous nous batterons
Nous craignons que se crée une rente en faveur des semenciers sans aucune garantie de leur part quant à d’éventuels efforts de recherche variétale. Regardez le secteur du machinisme, les grands tractoristes n’ont pas besoin d’une Cvo pour renouveler entièrement leurs gammes tous les trois ou quatre ans !

Tnm : Vous critiquez fortement la taxe fiscale affectée (ancienne taxe Fasc/taxe Onic) de 0,36 €/t prélevée sur les tonnages de grains collectés. Pourquoi ?

Nicolas Jaquet
 : L’Onic (Office national interprofessionnel des céréales, ndlr) était en partie financé par cette taxe. Elle a ensuite financé des programmes d’investissement des organismes stockeurs : modernisation des silos, des matériels de laboratoires, etc. Elle a aussi financé des investissements des minoteries. Maintenant que tous les offices sont regroupés au sein de FranceAgriMer, cette taxe affectée alimente notamment des mesures du plan national de l’alimentation. Cette taxe payée par les céréaliers doit servir leurs investissements et ne doit plus être utilisée de manière détournée.

Tnm : Qu’attendez-vous de la prochaine équipe gouvernementale issue des prochaines élections présidentielles et législatives ?

Nicolas Jaquet
 : La Pac constitue évidemment le grand chantier des prochains mois. Il faut que la France reprenne la main sur ce dossier. Mais nous attendons aussi des mesures fortes en matière d’emploi, de gestion de l’eau, et concernant plus généralement les questions environnementales. J’ai toutefois le sentiment que les candidats ne souhaitent pas aborder les sujets qui fâchent. Ce début de campagne présidentielle apparaît relativement démagogique. 

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